Tour Eiffel - Paris








Expositions Universelles / internationale - Paris
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Genèse du projet


En 1833, le britannique Richard Trevithick propose un projet de colonne en fonte, haute de 1000 pieds (330 mètres). Cette idée de construire un édifice de mille pieds ne pouvait germer que dans un cerveau anglo-saxon.

Les ingénieurs américains Clark et Reeves imaginent un pylône cylindrique de 9 mètres de diamètre pour l'exposition universelle de Philadelphie en 1876. Projet abandonné faute de financement.


En juin 1884, deux ingénieurs des entreprises Eiffel, Maurice Koechlin et Émile Nouguier, reprennent le projet. Ils imaginent une structure métallique de quatre piles se joignant au sommet et reliés par des plateformes tous les 50 mètres ; une idée qui ne séduit pas Gustave Eiffel.


L’architecte en chef Stephen Sauvestre prend alors les choses en main, il redessine la structure, la dote de larges pieds en maçonnerie, réduit le nombre de plateformes, dote le premier étage de verrières et habille le sommet. Le patron est enthousiasmé, s’empresse de déposer un  brevet en son nom et ceux de Koechlin et Nouguier (Eiffel rachètera les droits à ceux-ci pour détenir l’exclusivité).

Le bâtiment phare de l’exposition universelle de 1889


Certes, Gustave Eiffel n'est pas l’inventeur de la Tour, mais sans lui, elle n’aurait jamais été l’emblème mondial de Paris.


Le projet doit être absolument accepté pour la prochaine exposition universelle qui se tiendra à Paris en 1889.


Cette exposition doit être, selon les organisateurs, la vitrine des plus belles applications du fer et de la machine. Quoi de plus exemplaire qu’une tour métallique deux fois plus haute que ce qui a jamais été construit par l’Homme ? Gustave Eiffel s’emploie donc à convaincre le ministre de l’Industrie et du Commerce de lancer un concours dont les modalités ressemblent beaucoup au projet de son entreprise. La « Tour de 300 mètres », c’est le nom d’origine, remporte le concours face à 106 concurrents.


Le budget doit être couvert pour partie par des subventions et pour le reste par une société anonyme ayant pour objet l’exploitation de la tour Eiffel.

La construction


Il réunira une équipe de 50 ingénieurs, qui réaliseront 700 dessins d'ingénieurs et 3000 dessins d'ateliers, ainsi que 132 ouvriers ignorant le vertige, souvent issus de la marine à voile.

            

La construction débute le 28 janvier 1887, s’achèvera finalement en mars 1889, juste avant l’ouverture officielle de l’Exposition universelle.


Le chantier du Champ de Mars ne comptera jamais plus de 250 ouvriers. En effet, les 180.000 pièces du mécano qui composeront la tour proprement dite, proviendront directement de l'atelier de l'ingénieur situé à Levallois-Perret. La plupart des éléments sont assemblés dans les ateliers de Levallois-Perret, au sol, par tronçons de cinq mètres, avec des boulons provisoires, remplacés sur le chantier par des rivets posés à chaud (il y en a 2.500.000).

La jonction des quatre piliers, à 57 mètres de hauteur, sera réalisée en mars 1888, quatorze mois après le début des opérations.


La jonction des énormes poutres de 70 tonnes avec les quatre arêtes, au niveau du premier étage s’est réalisée sans encombre en une seule journée !

La construction du deuxième niveau, jusqu'à 115 mètres de hauteur, progressera au rythme de 10 mètres par mois. Le deuxième étage est atteint le 13 juillet 1888. Il ne reste que dix mois pour atteindre le sommet.


Les hommes chargés du montage sont nommés les voltigeurs. Malgré les conditions acrobatiques de travail, aucun accident mortel n'a été déploré parmi les ouvriers (un ouvrier y trouve toutefois la mort un dimanche ; il ne travaillait pas et perdit l'équilibre lors d'une démonstration à sa fiancée).

Bronca des intellectuels et des artistes


Les réactions de certains dès avant le début des travaux.

En février 1887, une lettre de protestation signée par une cinquantaine d'artistes paraît dans le journal Le Temps. Dumas fils, Maupassant, Gounod, Leconte de Lisle et l’architecte Charles Garnier sont parmi les signataires : « Et pendant vingt ans, nous verrons s’allonger sur la ville entière, frémissante encore du génie de tant de siècles, comme une tache d’encre, l’ombre odieuse de l’odieuse colonne de tôle boulonnée. »

D’autres encore : Léon Boy, ce lampadaire véritablement tragique ; Verlaine, ce squelette de beffroi ; Huysmans, ce grillage infundibuliforme, ce suppositoire criblé de trous.

Une exception cependant, Apollinaire qui l’appelle la Bergère des Nuages (Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin).

L’exposition universelle de 1889 et après


Le 6 mai 1889, l’Exposition universelle ouvre ses portes. La Tour de 300 mètres, décriée pendant sa construction, connaît un succès immédiat. Dès la première semaine, alors que les ascenseurs ne sont même pas encore en service, près de 29.000 personnes grimpent à pied en haut de l’édifice.

En tout, ce sont environ 2 millions de curieux qui s’y presseront. Gustave Eiffel, qui en est propriétaire le temps de l’exposition, peut se frotter les mains.


Mais, une fois l’Exposition finie, la curiosité retombe vite et le nombre de visiteurs avec elle. L’Expo de 1900 ne sera qu’une éclaircie dans le déclin.


Si monsieur Eiffel conserve la jouissance de la concession, Paris est maintenant propriétaire. Le coût de l’entretien est élevé. On envisage donc son démontage passé 1909.


C’est le Service de Transmission des Armées qui la sauve, en la personne du capitaine Ferrié, qui cherche à établir un réseau télégraphique sans fil. L’Armée est réticente, elle juge les signaux optiques et les pigeons voyageurs plus fiables. Gustave Eiffel profite de l’opportunité et propose son édifice pour les expérimentations. L'antenne est installée, les expériences concluantes, la tour est sauvée et l’émetteur de TSF sera stratégique pendant la Première Guerre mondiale.

La Tour Télécoms


1916 : Terminal pour la première liaison radio téléphonique transatlantique.

1918 : Emetteur de diffusion pour la radio française.

1922 : Radio Tour Eiffel est officiellement inaugurée.

1925 : On effectue les premiers essais de télévision.

1944 : Premières émissions de télévision de Paris libéré

1957 : Emetteur officiel de télévision

Aujourd’hui, l'émetteur principal de diffusion hertzienne de la région pour les programmes de radio FM (une trentaine) et de télévision numérique. Plus d'une centaine de faisceaux hertziens entre la tour et les différents opérateurs (studios, régies...).

L’atout majeur de la Tour ? Sa légèreté


De nombreux ingénieurs avaient prédit l'écroulement de la tour sous son poids. Erreur, la tour est incroyablement légère : 7000 tonnes, soit 10 fois moins que l'Arc de Triomphe. Les quatre pieds de maçonnerie supportent une charge de moins de 5 kilos par centimètre carré.


Un modèle réduit en acier de 30 cm de hauteur pèserait 7 grammes !


Grâce à sa structure aérée, elle résiste aux plus fortes tempêtes. En 1999, les vents de 240 km/h ne l’ont pas oscillé de plus de 12 cm !



La Tour en chiffres


Sa hauteur d’origine était exactement de 300 mètres. Elle mesure aujourd’hui 324 mètres à hauteur de l’antenne (le dernier étage est, lui, à 279 mètres).


Le plancher du premier étage est à 58 mètres.


L’écart extérieur entre les piliers est de 125 mètres.

La Tour compte 1665 marches jusqu'à son sommet (1710 à l'origine, 1789 pour certains en hommage à la Révolution française).


Lorsque l'atmosphère le permet, la vue peut porter jusqu'à 67 km au sommet.


Elle fut le monument le plus élevé du monde pendant 41 ans. Ce n’est pas l’Empire State Building qui lui ravit le titre mais les 319 mètres du Chrysler Building (toujours à New York), construit en 1930.


C’est le second site culturel français payant le plus visité, après le Louvre, avec près de 7 millions de visiteurs par an. Elle approche les 300 millions de visiteurs (vers 2017).


La toilette de la tour nécessite 40 tonnes de peinture tous les sept ans.

  

Se présentant comme sous-ministre et chef du cabinet, Victor Lustig et son complice Dan Collins conduisent leurs invités en limousine à la tour Eiffel pour une visite, puis annoncent au ferrailleur le plus crédule qu'il a remporté le marché. Celui-ci ayant payé par chèque une avance représentant le quart de la soumission, augmenté d'un pot-de-vin, les deux escrocs encaissent le chèque et s'enfuient en Autriche.


La victime ? Un nommé André Poisson ! qui, conscient de l’énormité de l’escroquerie, n’osa pas la dénoncer à la police.

Deux personnages bien particuliers


1 : Victor Lustig, « l'homme qui vendit la tour Eiffel »

En 1925, Victor Lustig vend la tour Eiffel pour pièces détachées et récupération, à un ferrailleur. Ayant lu dans la presse que celle-ci pourrait être bientôt démolie, il fabrique de faux documents à en-tête du ministère des Postes et Télégraphes, alors responsable de la tour, et invite les cinq plus importantes compagnies récupératrices de métaux ferreux à l'hôtel de Crillon, place de la Concorde.

2 : Franz Reichelt

Le 4 février 1912, Franz Reichelt, un jeune tailleur parisien de 33 ans, décide de sauter du premier étage de la tour Eiffel, muni d’une voilure de son invention, une combinaison-parachute en toile caoutchoutée avec des ailes d'une surface de douze mètres carrés.


Il trompe la vigilance des policiers qui s’attendent à un essai avec un mannequin. Il monte sur le parapet, deux caméras sont mobilisées pour le filmer. Il hésite de longues secondes mais est-ce déjà la pression des médias qui l’incitent à prendre sa funeste décision, il s’élance. Pas de vol plané mais une chute libre qui dure moins de cinq secondes, s’écrase au sol où il creuse une empreinte de 35 centimètres de profondeur. L’autopsie montrera qu'il est mort d’une crise cardiaque avant d’avoir touché le sol.


https://www.youtube.com/watch?v=6gsnVntGoxM

  

Etonnés que rien ne filtre dans la presse, ils reviennent tenter à nouveau leur chance avec de nouveaux ferrailleurs. Le nouveau poisson ferré, moins crédule, n’hésita pas à dénoncer les deux aigrefins. Ils durent prendre la poudre d’escampette et s’enfuir en bateau à New York.


Lustig poursuivit ses entourloupes aux USA et finit à Alcatraz où il mourut d’une pneumonie en 1947.

Réalisation : http://www.michelmoreau.net